Départ : Cervières (1612 m)
Longueur : 32 km
Denivelé : 1663 m
Massif : Queyras / Alpes Cottiennes
Sommets associés : Col des Peygus Bois de Péméant
Topos associés
Sortie du dimanche 04 octobre 2009
Conditions terrain
Sec, en freeride et singles lisses
Compte rendu
Mais c’est loin Cervières de chez moi. Pourtant Je le sentais bien ce topo. Mais tout seul ? … Alors lever 5h00 départ immédiat de mon chalet dans les contreforts Est du Vercors. Et la route avec la radio, c’est long. A Cervières, au parking, encore au chaud dans la voiture, un peu de jus d’orange bio, un morceau de panetone, les doutes redoutables en creux dans l'estomac. 8h13 5°c c’est parti ; brr. Et puis ça commence par une descente glaciale. Vite la chaleur de l’effort !
Au pont 1514 enfin la montée. Une ancienne route militaire empierrée. Doucement le corps s’échauffe. Plus haut, dans un premier rayon de soleil je quitte la polaire légère. Mais dans toute cette montée en face nord, ce premier rayon est un leurre, et je regrette vite cet allègement. Au débouché du verrou encore un éphémère rayon leurre et c’en est terminé jusqu’au col. Dans ce rayon je traverse un écran de mélèzes en feu. Mes roues crissent sur le givre des premières gelées de ce matin d’automne ; une glacière cette face Nord. Au départ du sentier, en quittant la route militaire, les doigts et les pieds engourdis, je repositionne la polaire légère, Le sentier est relativement roulant jusqu’au pierrier, ensuite portage obligatoire. Avec envie je regarde les faces ensoleillées. Mais tout va bien. Dans le pierrier j’ai maintenant un peu chaud, dans une épingle je range la polaire. Au col, je touche enfin le soleil, mais un ventelet glacial souffle, je remets la polaire légère. J’en ai marre de ces manips. Le spectacle est grandiose, au Nord la montée austère, au Sud la descente chaleureuse, le col Est/Ouest, des faces bleues à l’ombre, ocres au soleil, un ciel d’azur, un alpage raz jaune. Création d’un peintre, d’un sculpteur de lumière, d’un danseur étoile, d’un thaumaturge artiste ou d’un magicien démiurge ? …
Et moi grain de vie pour contempler. La beauté n’existe qu’au travers du regard de qui l’anime.
Il est 11h30.
En freeride s’amorce la descente directe pour rejoindre un monotrace étroit en traversée qui débouche sur une arête déversant sur un lagon. La montagne de sang verse une larme d’émeraude. Bientôt les Chalets d’Izoard sont atteints. Croisement d’itinéraire, civil et aussi glacial que la face Nord, avec des chasseurs 4x4. Ou un démiurge vilain ?
Quelques hésitations pour trouver l’engagement du sentier du Bois des Loubardières ; courte remontée et que la joie s’éclate sur le monotrace lisse et joueur en traversée d’abord puis à droite (1ere descente) en épingles dont quelques trialisantes. Ou un thaumaturge joueur ?
Au bas de la descente, la route du col de l’Izoard à remonter, fastidieux mais calme jusqu’au point 2230. A l’embranchement du Sentier Botanique, je suis rejoint par un vttiste qui vient de l’Izoard. Quelques échanges d’itinéraires. Il me propose de rider ensemble. Un moment heureux de solitude interrompue. Après quelques instants je le laisse passer devant. Il file. C’est un furieux, et moi je talonne. Ca fait du bien de s’éclater. Plus de photos, pas le temps. Enorme, la descente s’enchaîne, sec, lisse, ludique et esthétique. Ou un danseur étoile ?
A Laus, un salut complice, et je poursuis jusqu’à Cervières que je rejoins.
Ou un heureux hasard ?
Il est 15h07
Avec : Seul