Départ : Valmeinier (1500 m)
Longueur : 80 km
Denivelé : 5300 m
Massif : Cerces
Sommets associés : Mont Thabor
Topos associés
Sortie du lundi 07 septembre 2009
Conditions terrain
Premiers cristaux de neige annonciateur de l'hiver au col des marches. Bien sec malgré la grosse pluie de vendredi, les sols sont peu sensibles à l'eau et les descentes sèches vite.
Compte rendu
On en rêvait, et on l'a fait.
Départ 7h30 samedi de Valmeinier, grand ciel bleu, les sommets légèrement soupoudrés d'un voile blanc sont annonciateur d'une belle journée.
Les espoirs de roulage s'amenuisent bien vite lorsqu'au bout de même pas 200m e D+, on commence à pousser sur une piste bien raide...
On retrouve la chaleur du soleil au col des marches après une ascension d'un vallon ayant revêtu un début de pelage hivernale.
Une première descente sur le refuge des marches bien sympathique, de quoi se mettre en confiance et se dire que l'on ne porte pas pour rien...
Après un court roulage au fond du vallon, il faut vite se restreindre à descendre de vélo. Maigre consolation, des passages moins pentu permet de se délasser en roulant un peu. Arrivé au col des sarrazins, plus de la moitié du D+ de la journée est avalée.
La descente sur le plan est vraiment sublime, alternance de passages techniques, de chutes, de passages roulant dans les alpages, de crevaisons, quelques épingles pour couronner le tout.
On remonte rive gauche jusqu'au refuge du Thabor où une bière illusoire nous attendait. Petite pause casse croute avant l'assaut final.
On repart donc pour le col de la vallée étroite, bifurcation à droite pour rejoindre la voie normale du Thabor. Il y a bonne portion "non roulable" dans les cahos de la vallée du Peyron. Après le lac du même nom, ça va mieux puisqu'on porte ! et dire que l'on commence à apprécier cela en plus...
Il faut noter qu'il y a une petite portion de roulage à mi montée pour rejoindre le col des méandes. Après ça grimpe raide jusqu'au sommet. On croise un groupe d'espagnols juste sous la croix, des pures vélos de descentes, des protections jusqu'au coup. Mais à les voir descendre, on commence à avoir des doutes sur la roulabilité. Le groupe est sidéré à la vue des vélos de mes collègues : "Avec un engins pareil, je serais jamais venu ici"
Les derniers metre d'ascension sont difficycles (euh difficiles), la fatigue est là mais on heureux d'arriver à 17h30 à la chapelle. Petit regroupement et on cycle tous ensemble le sommet de notre premier 3000 à VTT.
La vue est vraiment 360° là haut, manque juste le Mont Blanc. La lumière rasante et la tranquillité au sommet nous donne un sentiment de pleinitude totale. La chaleur des derniers rayons du soleil contre les murs de la chapelle nous redonne un peu d'énergie et de lucidité. On en aura bien besoin pour apprécier cette descente d'anthologie !
Il est 17h50, on attaque la descente, pas trop le temps de traîner si on veut être à 19h au refuge pour le diner. A ma grande surprise, ça descend étonnant bien, on descend seulement deux fois de vélo sur de court passages. Je crois que le fait de monter ce que l'on va descendre est assez bluffant, on croit souvent en montant que ça passera jamais à la descente. C'est donc au bout d'une descente fantastique de 1500m de D-, parsemée de quelques chutes que l'on arrive au refuge, pile à 19h.
On retrouve les filles au refuge Re Magi, accueille très sympa avec tisane et génépi pour tout le monde en fin de repas. C'était trop bon !
Le lendemain dimanche, départ 8h30, bien fatigué, on profite d'un peu de roulage sur la piste avant de se rerésigner à descendre de vélo. Le contraste est saisissant au col du vallon entre son versant nord ultra chaotique et la douceur des alpages de son versant sud. On profite de notre relative fraicheur pour attaquer un peu en descente.
La transition routière laisse perplexe sur la fréquentation de cette vallée de la Clarée. On croise presque plus de voiture que sur un grand col des alpes en plein été, les parkings sont blindés de monde, bref c'est impressionnant !
Du terminus de la route, on décide de prendre le sentier rive droite pour éviter la piste. C'est du très bon et ça roule ! La suite de la montée jusqu'au col de la Plagnette est intéressante et alterne le roulage et le poussage.
La descente du col de la Plagnette est courte mais permet de se lâcher un peu et de constater de réels progrès depuis la veille. Pris par l'élan, on a pas vu la bifurcation à 2300 m du topo, du coup on est descendu jusqu'à 2150 m et on est remonté droit dans les prés pour rejoindre la piste. De là, il ne reste plus que quelques centaines de m de D+, avant de savourer la dernière descente.
Il est 17h, on arrive au pas des Griffes. La fatigue est là, bien présente après plus de 5000 m de D+, mais on est tous heureux de ce parcours. Dernière descente de folie, sans doute une des plus belles du tour. Aux Arendiers, à 2040 m, alors qu'on est à l'arrêt, un gros "pan", c'est le pneu arrière de Fred, déchiré en son flanc sur trois bons centimètres. Une réparation de fortune lui permet de terminer la descente à vitesse réduite et de rejoindre la voiture sans avoir à marcher.
Il est 19h, la boucle est bouclée, notre week-end de VTT de montagne se termine. Un grand merci aux défricheurs et rédacteurs de ce topo sans qui nous n'aurions jamais eu l'idée de venir ici. Et, un grand bravo à tous.
En conclusion :
- J1 : 2950m de D+ (dont au moins 2600m à côté du vélo) 35km, 9h d'effort, 11h30 au total. Un déplacement moyen de 4km/h, record battu !
- J2 : 2350m de D+ (dont au moins 1400m à côté du vélo) 45km, 7h d'effort, 10h30 au total.
Mention personnel : un grand merci à celui qui m'a prêté son Lapierre Spicy 316.
J'ai peu être un peu lutté à traîner ses 15kg sur plus de 5000m de D+. Heureusement qu'il n'y avait pas plus de roulage car je n'ai jamais trouvé "une" position correcte en montée. Mais par contre, quel bonheur et quel régal dans les descentes. Pour un premier essai de VTT tout suspendu, je suis conquis.
Je comparerais volontiers la transition à celle du passage de ski droit et étroit à des skis larges et paraboliques.
Avec : Fred, Marc et Nico