Départ : Ancien poste de douane de Barrosa (1290 m)
Longueur : 15 km
Denivelé : 1575 m
Sommets associés : Pico de Ibonet (Pic d'Arriouère)
Topos associés
Sortie du vendredi 23 août 2013
Compte rendu
Pour un premier topo et un premier CR de sortie dans VTTour ce sera donc un bon défrichage hardcore dans le versant espagnol des pyrénées.
J'avais gardé un excellent souvenir de cette balade faite à pieds , il y a 6 ou 7 ans par une belle journée ensoleillée mais glaciale de novembre. J'avais trouvé le topo de cette rando très confidentielle et néanmoins somptueuse sur l'excellent site de Philippe Queinnec Carnet de randonnées dans les Pyrénées qui est une vraie mine d'or pour qui aime la randonnée (à pieds) et le petit alpinisme surtout quand comme moi, on est un Grenoblois fraichement exilé à Toulouse après 10 ans passés à Nice.
De retour de 15 jours de vacances passés à écumer les grandes classiques du Queyras et de l'Ubaye à VTT, j'ai eu envie de refaire cette ascension avec le vélo cette fois. Mais bon, avec mon Alzheimer précoce plus moyen de me rappeler la roulabilité de cette affaire. Le seul moyen de savoir c'était d'y aller!
Départ à 6h45 de l'ancien poste de Douane de Barrosa après un bon mazoutage nocturne depuis Toulouse.
L'ascension commence dans les buis, sur un sentier qui ne cesse d'alterner le roulant et le non roulant à la montée si bien que n'étant pas adepte du poussage hormis sur des sentiers vraiment large, je passe trés rapidement du mode "PPP" (Pédalage, Poussage, Portage) au mode "PO" (Portage Only). Ceci étant le vallon Trigoniero est un tel enchantement (foret mixtes de pins et de bouleaux, torrents, cascades le tout agrémenté de très nombreuses fleurs dont de magnifiques chardons bleus) que le portage jusqu'à l'entrée du cirque au fond duquel est blotti le refuge Trigoniero passe sans même que je m'en aperçoive vraiment. Une horde d'une vingtaine d'izards paît tranquillement au voisinage du refuge, mais ils fuiront dès qu'il me verront arriver sur mon curieux engin.
Au dessus du refuge on quitte la forêt pour les prairies gazonnées alternant cuvettes et ressauts. Au sortir du dernier ressaut avant le port de Moudang, le sommet du Pic d'Arriouère apparaît tout d'un coup dans sa carapace de schistes noirs surmontant un écrin vert gazonné. J'adore ces ballades au cheminement sinueux qui fait que le paysage change cesse. Un dernier effort et me voilà au port de Moudang. Un joli petit lacquet se dissimule juste sous le col versant français. Sur ce tronçon j'aurais encore porté quasiment tout le temps.
L'éboulis de schistes au dessus du col, n'étant pas plus roulant à la montée que ce qui l'a précédé, c'est a nouveau en mode PO que je rejoins le col sud du Pic de Lia (2782m). En se tenant au plus prés de la crête on trouve une sente mal marquée et l'éboulis n'est pas trop croulant à cet endroit si bien que le portage passe bien. Au col le sommet est maintenant tout proche, mais l'arrête qui mène est trop chaotique pour que j'envisage de tenter sa descente à vélo. Je laisse donc le vélo à ce col et je rejoins le sommet a pieds en 15 min. La vue du sommet sur les Posets, le Mont Perdu, la Munia, le Vignemale, le pic du Midi, la Maladeta est époustouflante. Une vue a 360° magnifique sur une kyrielle de sommets prestigieux qui confirme que c'est souvent des coulisses que la vue est la plus belle. On y découvre également le très beau lac Trigoniero blotti dans son flanc sud qui est invisible durant la montée.
Après une bonne pose pause casse-croute / photos, je rejoins rapidement le col du Pic Sud de la Lia ou je m'équipe avant d'entamer la descente. Les 300m de D-d'éboulis sommitaux passent très bien en restant bien dans l'axe de la ligne de plus grande pente. Par contre, dès qu'on essaie de prendre de l'angle, ça chasse de l'avant ou de l'arrière.
La suite de la descente est malheureusement hachée par de courts ressauts T5 que je passerai à pieds alternant avec de beaux passages T4. Le manque de passage fait que par endroit, le sentier se perd un peu dans le gazon AOC –Pyrenées qui pousse ici en grosses touffes masquant les trous rendant ces sections extrêmement piégeuses.
Sous le refuge le sentier est beaucoup plus marqué alternant de très jolis passages T3 et T4, malheureusement à nouveau hachés par des passages non roulants de quelques mètres chaque fois que le sentier traverse une ravine creusée par un affluent du torrent (chaos de gros blocs) . Gaffe à ne pas se laisser emporter par l'euphorie sur les parties roulantes de cette section car le sentier surplombe en différents endroits le torrent de plus d'une vingtaine de mètres rendant ponctuellement l'exposition très forte. (E4)
Au final, ce fut donc une très belle journée en montagne avec de la très jolie lumière dans un cadre magnifique compensant largement la descente un peu trop hachée à mon goût. Croisé personne de la journée.