ActuTopo-guideSortiesForumsPhotosConnexion
Inscription
Entrez votre email et récupérez votre mot de passe dans votre boite
Ou
J'ai déjà un compte
Connexion
Entrez l'email et le mot de passe que vous avez reçu lors de votre inscription
Créer un compte | Mot de passe oublié
Ajouter une sortie

Topo-guide > Inde > Rumtse > Yalung Nyau La, traversée des hauts plateaux du rupshu, entre ladakh et spiti, himalaya indien

Yalung Nyau La, traversée des hauts plateaux du rupshu, entre ladakh et spiti, himalaya indien (Inde)

Région : Inde
Sommet : Yalung Nyau La (5430 m)

Longueur : 151 km
Denivelé (+) : 3600 m.
Denivelé (-) : 3350 m
Roul.dif./Poussage : 1500 m
Portage Oblig. : 0 m
SPR : (90/10/0)

Nb de jours : 7
Dif. montée : 4
Dif. descente : 4
Dif. max : T4 ponctuellement
Exposition : 1

Interêt : 10.0/10 (1 vote)
Première partie d'une traversée des hauts plateaux du Rupshu, entre Ladakh et Spiti, Himalaya indien
De Rumtse au lac Tso Moriri par les chemins.
Un parcours vallonné, de nombreux cols, de grandes plaines caillouteuses, des lacs salés, des vallées suspendues où paissent les troupeaux des nomades. Un terrain idéal pour la pratique du VTT.
Départ : Rumtse (4320 m) - Sur la route manali - Leh à environ 80 kms de Leh
Itinéraire : Cette région située à la frontière de l’Inde et de la Chine (Tibet), forme l’extrémité sud-ouest du grand plateau tibétain du Changthang. Les précipitations y sont théoriquement rares, essentiellement sous forme de neige l’hiver, ce qui en fait un désert d’altitude. Les températures s‘échelonnent entre 0 et 30°C l’été ; -10 à –40 °C l’hiver.
La combinaison de ces différents éléments : faibles précipitations, fortes amplitudes thermiques, pauvreté du sol (salinité, érosion éolienne) font que seule une rare végétation d’herbe rase et d’arbustes épineux peut survivre.

Quelques milliers de kilomètres carrés de montagnes arides et d’étendues rocailleuses et ventées, à la végétation rase et épineuse où vivent des bergers (champas, les gens du Nord), éleveurs de yaks, de chèvres Changra (dont la laine pashmina est également connue sous le nom de cachemire) et de moutons, tel est donc le décor de ce raid effectué au cours du mois d’août 2012.

Cette région vallonnée, présente une forte altitude moyenne mais les différences de niveau y sont faibles.
Les fonds de vallée sont situés entre 4200 et 4700 mètres, les cols entre 5000 et 5800 m, les sommets culminent entre 5700 et 6650 m.
Toute la région est sillonnée de nombreux chemins au sol sablonneux, crées par le passage des troupeaux et des caravanes.
Le tout en fait un terrain idéal pour un parcours à VTT.

Quelques pistes ou routes goudronnées crées par le gouvernement et l’armée indienne pour des motifs stratégiques parcourent cette région. Ce sont ces pistes et routes qui sont empruntées par les quelques cyclistes qui ont parcouru ces régions.
Par contre on ne trouve nulle part de blogs ou récits décrivant un parcours en VTT utilisant les chemins muletiers.

Cette région fermée aux visiteurs étrangers jusque en 1994 est très peu peuplée et nécessite d’être autonome. Il est donc difficile de se priver de l’assistance d’une équipe locale permettant le transport des bagages, de la nourriture et des tentes grâce à des mules. Les étapes étaient donc calculées pour permettre à l’ensemble de l’équipe de progresser de concert et de trouver eau et pâturages chaque soir.

J’ai volontairement choisi de découper ce trek en deux parties :
- une première partie de Rumtse à Korzok au bord du lac Tso Moriri fait l'objet de ce topo
- une deuxième partie du Tso Moriri au Spiti sera décrite dans un topo séparé.

Ces deux parties sont en effet assez différentes.
Pour la première, un parcours vallonné, de nombreux cols, de grandes plaines caillouteuses, des lacs salés, des vallées suspendues où paissent les troupeaux des nomades.
Pour l’autre la longue remontée d’une profonde vallée, un col glaciaire, une descente abrupte sur le Spiti, des gorges profondes.
Par ailleurs une fois parvenu au bord du lac Tso Moriri, il est possible de ne pas poursuivre vers le Spiti et soit de revenir facilement sur Leh par la route soit de poursuivre sur les hauts plateaux en se dirigeant au nord vers la vallée de l’Indus et l’autre grand lac de la région, le Pangong Tso.
Le terrain est immense et les possibilités de circuit innombrables.

Préparez vous enfin à tout car le temps est très changeant, passant du plein soleil aux bourrasques de pluie voire de neige en quelques minutes.
Un dicton est particulièrement évocateur

« Only in Ladakh can a person who has his head in the sun and his feet in the shadow endure both sunstroke and frostbite at the same time. » (Ladakh book of records 2000).


1re partie : Rumtse – Korzok :

1ère étape : De Rumtse à Chorten Sumdo :
Distance : 16,1 km / D+ : 504 m / D- : 85 m / Altitude Max : 4573 m

Départ matinal en bus de Leh pour effectuer les 80 kms séparant la ville principale du Ladakh, de Rumtse sur la route Leh – Manali.
Nous arrivons en fin de matinée au point de départ. Nous éprouvons quelques difficultés à retrouver les muletiers qui doivent nous accompagner et porter nos bagages.. Au dessus de Rumtse, environ 1 km après la sortie du village, une piste s’enfonce à l’est dans la vallée de la Kyamri Togpo. Montée facile sur un très bon sentier en légère montée, 100 % cyclable jusqu’au 1er lieu de bivouac à Chorten Sumdo.

2ème étape : Chorten Sumdo – Tisaling
Distance : 16,6 km / D+ : 975 m / D- : 520 m / Altitude max : 5220 m


Du bivouac de Chorten Sumdo, un large chemin manifestement travaillé pour être accessible aux véhicules 4 x 4 et au revêtement sablonneux remonte en pente douce en direction du premier col de la traversée : le Kyamri La. On suit en roulant, cette « piste à jeep » jusque vers l ‘altitude 4950 m. Ne pas faire le dernier lacet de la piste (qui finit en cul de sac) mais rejoindre le sentier qui emprunte le fond du thalweg menant au col. Monter par ce chemin (poussage ou portage) afin de gagner le col à 5110 m.

Traversée puis petite descente facile (T3) jusqu’au lit d’un torrent.

Remontée en face. Le début est en pente douce et il est possible de rouler par moments. Le final est plus raide (portage) pour rejoindre un deuxième col à 5210 m, non nommé sur la carte Olizane).

De ce deuxième col, traversée en quasi courbe de niveau 100 % cyclable jusqu’à un troisième col : le Mandalchan La à 5190 m.

Descente facile dans un terrain sablonneux (T3) jusqu’au bivouac de Tisaling.

3ème étape : Tisaling – Pongunagu et tour du lac Tso Kar.
Distance : 51,6 km / D+ : 480 m / D- : 920 m / Altitude max : 5287 m


Montée au Shingbuk La avec un début facile présentant des parties roulantes puis poussage ou portage jusqu’au col à 5287 m.

Longue descente facile au départ dans des alpages à la pente faible permettant de belles pointes de vitesse en choisissant la trajectoire que l'on souhaite, puis en traversée au dessus du lit du torrent (sentes caillouteuses travaillées par les troupeaux). On rejoint ainsi une plaine caillouteuse vers le lieu-dit Nabukha.

Petite remontée avant la descente finale sur un lieu de campement permanent à Pongunagu à l’extrémité N de la cuvette saline du lac Tso Kar.

Une piste goudronnée, venant de la route Manali – Leh permet de rejoindre Pongunagu.
La piste continue ensuite vers l’est passant au petit hameau de Thugje, franchissant le Polo Kongka La et rejoignant soit la vallée de l’Indus soit le lac Tso Moriri. Je signale cette route car elle permet un retour facile à la civilisation en cas de problème de santé ou de problème matériel.

Etant arrivés en début d’après-midi au campement, nous avons entrepris de faire le tour du lac Tso kar pour occuper l’après-midi.

Le Tso Kar est un lac ne présentant aucun émissaire, il présente une forte teneur en sel qui se dépose à sa surface et sur les berges. Ce sel était autrefois une importante source de revenus pour les habitants de la région. Un autre lac, d’eau douce celui-ci le Stasafuk lake alimenté par deux torrents, déverse son eau dans le lac Tso Kar.
Toute la zone autour du lac est utilisé par les nomades comme pâturage d’hiver. En faisant le tour du lac, nous verrons de nombreuses traces de campements mais aucun troupeau ni tente de nomade.

Plutôt que de suivre la rive est par la route goudronnée mentionnée ci-dessus, nous avons piqué directement au sud vers ce qui nous semblait la rive du lac. Deux écueils nous attendaient que nous allions apprendre très vite à mieux connaître
D’une part une mauvaise appréhension des distances dans cette atmosphère raréfiée.
D’autre part le terrain sablonneux et marécageux nous séparant de l’eau libre.
Ce fut donc une belle débauche d’énergie qui nous fût nécessaire pour parcourir les xxx kms de terrain quasi plat du tour du lac.
La récompense : des troupeaux de kyang (ânes sauvages) à l’allure splendide, des ciels d’orage magnifiques, toutes les teintes de bleu, de violet, de gris, de vert dans les eaux du lac.

4e étape : Pongunagu – col Kongka Seru – Vallée de la Nuruchan Togpo – Kongtang La – Basa.
Distance : 25,5 km / D+ : 550 m / D- : 437 m / Altitude max : 4862 m

De Pongunangu, plutôt que de suivre la piste le long du lac Tso kar par laquelle nous étions revenu au campement la veille, nous décidons de monter au col appelé Kongka Seru sur la carte Olizane, surplombant le lac. Montée assez facile avec quelques zones de poussage/portage. Au col, vue splendide sur le lac Tso kar dont la surface couverte de concrétions salines brille de mille feux sous le soleil rasant du matin.
Descente free ride sur l’autre versant avant de rejoindre pour un bref moment la route goudronnée Manali - Leh où des travailleurs en haillons vivent à près de 5000 dans des abris de fortune et s’échinent tout l’été à tenter de maintenir la route ouverte à la circulation.

Très vite nous revenons à nos chemins et nous enfonçons dans la vallée de la Nuruchan Togpo. Ce long vallon est parcouru par un chemin à pente douce et au revêtement sablonneux freinant l’avancée. La montée au col reste malgré tout entièrement cyclable.
Du col à 4862 m, une descente à flanc au dessus du torrent (chemin caillouteux T3) permet de rejoindre le camp installé au dessus de Nuruchan au lieu-dit Basa.
Pour une fois, en soirée, après l’orage habituel le ciel se dégage et nous profitons d’un magnifique coucher de soleil sur les sommets de plus de 6000 m situés à l’est du Tso kar.

5e étape : Basa – Horlam Kongka - Rajun Karu
Distance : 14,6 km / D+ : 601 m / D- : 361 m / Altitude max : 5007 m.

De Basa on rejoint après un court portage un plateau à pente douce parcouru par un bon sentier qui mène facilement (cyclable en totalité) au col non nommé sur la carte Olizane situé à l’ouest du Horlam Kongka ;
Par une descente courte et facile on rejoint le vallon de Rajun Karu.
Remontée au Horlam Kongka puis à la crête qui domine ce col, histoire de dépenser un peu notre énergie, de faire quelques photos et de faire la course avec des kyangs.
Après cet intermède nous rejoignons facilement le campement et passons toute l’après-midi à observer les activités des bergers nomades nombreux en ce lieu, à répondre aux inviations à boire le thé traditionnel …

6e étape : Rajun Karu – Kyamuyuri La – Kostse La – Sherma
Distance : 14,4 km / D+ : 698 m / D- : 425 m / Altitude max : 5430 m.

Après une traversée roulante de la plaine de Rajun Karu, on aborde les premières pentes du Kyamuyuri La (5430 m). Montée difficile (poussage/portage) de plus de 400 m de D+. probablement la montée la plus rude de cette partie de trek

Très belle et longue descente facile dans le vallon de Gyama Barma.

Après avoir traversé le torrent, on rejoint en traversée la montée de la deuxième difficulté de la journée, le Kostse La (5405 m). Montée courte mais raide (portage) pour accéder au sommet de ce col.

Descente facile sur l’autre versant et camp à Sherma juste au dessus de campements de bergers.


7e étape : Sherma – Yalung Nyau La – Korzok
Distance : 21,2 km / D+ : 427 m / D- : 1149 m / Altitude max : 5446 m.

Longue montée au Yalung Nyau La, le plus haut col de cette première partie de trek. Montée en paliers comportant, une première partie roulante jusqu’au pied du col puis une zone plus raide nécessitant de pousser ou porter le vélo. Une longue partie en traversée rive droite orographique du torrent permet de pédaler un long moment. Puis une zone resserrée avec passage dans le lit du torrent très caillouteuse nécessite de mettre pied à terre. La dernière partie à nouveau roulante permet de rallier le col après être resté en selle au total sur plus des 2/3 de la montée. Une bonne surprise pour ce long col culminant à 5446 m qui faisait un peu figure d’épouvantail lors de la préparation de ce raid.

Au col, vue magnifique sur le lac Tso Moriri en contrebas.

La première partie de la descente est assez technique avec notamment le passage d’une ancienne moraine ou le chemin est tracé en épingles dans un terrain sablonneux et caillouteux (T4 pour ce passage). Ce sera le seul vrai passage technique de cette traversée entre Rumtse et Korzok.

Plus bas, le sentier traverse un long plateau caillouteux descendant en pente douce. Les suspensions sont mises à rude épreuve alors que nous jonglons à plus de 30 km/h entre les pierres éparses.

Plus bas, un chemin en rive gauche de la Korzok Chu, se faufile entre deux falaises pour se transformer en piste juste avant de rejoindre le village de Korzok.
Remarques

Korzok, le seul village important de la région est accessible par une route goudronnée. Le village est quelque peu défiguré par des constructions récentes, une base de l’armée indienne, des installations permanentes de tentes pour abriter les touristes venus en 4x4 (2 jours de route depuis Leh).
Il est cependant intéressant de visiter le monastère du village et surtout de monter sur la colline située au dessus de ce dernier. Du Lhato (l’autel des dieux du village) construit au sommet, on jouit d’une vue magnifique sur le lac et les sommets de 6600 m se dressant au dessus de la rive opposée.
Le lac Tso Moriri dont la profondeur atteint 30 mètres, couvre une surface d’environ 120 km² (soit plus de quatre fois la superficie du lac d’Annecy. Son eau est relativement peu salée par rapport au Tso kar.
A près de 4600 m, il est un des grands lacs, les plus hauts au monde.

Terrain idéal pour la pratique du VTT, sentiers au revêtement légèrement sablonneux, pentes dans l'ensemble relativement douces permettant de rester assez souvent sur le vélo même en tenant compte de l'altitude.
Peu d'eau en dehors des zones de campement.

Dominique au bord du lac Tso KarDominique au bord du lac Tso Kar

Commentaires

T
tinou74, le 16.09.12 14:33 (10/10)

Les chemins de l'himalaya, la suite mais pas encore la fin !!

Pour soutenir VTTour, faites le bon choix
En cliquant sur "accepter" vous autorisez l'utilisation de cookies à usage technique nécessaires au bon fonctionnement du site, ainsi que l'utilisation de cookies tiers à des fins statistiques ou de personnalisation des annonces pour vous proposer des services et des offres adaptées à vos centres d'interêt.

Vous pouvez à tout moment modifier ce choix ou obtenir des informations sur ces cookies sur la page des conditions générales d'utilisation du service :
REFUSER
ACCEPTER