Départ : Savournon (735 m)
Longueur : 30 km
Denivelé : 1174 m
Massif : Aujour Céuse
Sommets associés : Revuaire
Topos associés
Sortie du dimanche 18 avril 2010
Compte rendu
La sortie fut à l’unisson de la météo :
- une matinée splendide bleu azur sur un itinéraire rustique, des hauteurs sauvages de Revuaire au paysage rugueux des gorges du Riou ;
- une après-midi fastidieuse sur un itinéraire improblable qu’il convient de rechercher à chaque instant et qui se termine sous l’orage.
Une première partie d’enchantement, une seconde partie ennuyeuse comme la pluie.
Deuxième sortie de l’année, pour retrouver ses sensations avant les virées zénithale d’altitude de l’été qui s’annoncent. La neige est encore trop basse. Le Haut-Buëch offre ses espaces peu fréquentés et sauvages. Alors Revuaire après les gorges de la Méouge le we dernier.
Plutôt qu’un départ au Col de Jubéo, un départ de Savounon semble préférable pour deux raisons. Il permet un bon échauffement avant d’entreprendre la montée à Revuaire, et l’espoir (explosé plus loin) d’un retour agréable sur Savournon sans avoir une remontée au Col de Jubéo en fin de journée. Il est 9h30 Une montée tranquille sur le noir jusqu’au Col de Jubéo. La température est encore fraîche. Au col c’est le carnage. L’espace et les abords sont fracassés par les engins d’une exploitation forestière en cours. Tout n’est que boue et ornières profondes (pires que la gueulante de la Coloniale en gare d’Orsay). Ainsi il en sera jusqu’au col de Revuaire, sur le 1er tiers de l’ascension. A partir du col, tout se calme ; rapidement poussage obligatoire jusqu’au sommet mais sans aucun "fastidio". Il fait presque chaud. L’espace est lunaire et vertigineux. Au fond tout en bas Savournon. Sympathique descente, peu technique avec de la pente. Le plaisir tranquille de savourer ses réflexes au soleil jusqu’à retrouver la piste défoncée et le Col de Jubéo au même traitement.
Sournoise, une autre surprise attend tapie. La baraque forestière dépassée, plus loin, sur le bon sentier qui descend sur le Riou, une rubalise le ferme, avec un panneau cloué "DANGER, Entrée interdite" ; sans aucune autre explication. Le régalien fait demi-tour et c’en est fait de sa sortie. Mais la fronde veille toujours dans l’âme des humains vttistes rebelles. Prudemment l’interdit est franchi, non sans une certaine hargne, mais avec circonspection. Le single est large, sur un tapis d’aiguille sans aucune difficulté. Les téméraires redoutent l’éboulement des falaises. Au fond la gorge du Riou avec ses vasques turquoises aux eaux limpides accueille les intrépides, mais toujours pas de risque majeur à l’horizon. Le single joue quelques instants avec le Riou et là … le danger s’abat ! Une passerelle squelettique enjambe le torrent de ses deux seules poutres métalliques jetées d’une rive à l’autre. "Erare humanum est, persevare diabolicum" Va pour diabolicum. Il ne reste aux écervelés qu’à se mouiller … les pieds ou à faire l’acrobate sur la passerelle en ballerines. La descente qui suit n’est qu’une succession de passage aussi délicieux les uns que les autres, parfois quelque peu techniques et ludiques souvent, dans une beauté des paysages souffle coupé dans la gorge puis sur des pentes de marne gris sombre luisantes sur lesquels des pins vert cru implantent leur silhouette, jusqu’à rejoindre St Genis. Single qui emprunte en descente le très bel itinéraire de Porte Sereine Porte ( www.vttour.fr/topos/montagne-de-st-genis,965.html ).
Inutile de s’étendre sur la suite qui ne fut que Mur des Lamentations, errance sur un balisage négligé, par un tracé improbable dans une toponymie de la carte hasardeuse et une topographie fracturée de portions cassantes, quand le pluie survint, densifiant un énervement grognon d’une fin de sortie calamiteuse. Couverts de boue, on se change sous le porche de la mairie. Il est 16h00.
Sans doute l’auteur de ces quelques lignes n’est-il pas complètement objectif : il assume.
Dommage … pour cet itinéraire qui mériterait d’un peu plus d’attention.
Avec : Alain