3104 m Tête de Moïse : Tour des 10 cols

Récit de la sortie

S’il fallait résumer ce W.E d’exception, je dirai qu’on rêve tous (je pense) de ce que nous venons de vivre : un groupe de copains dont la moindre peccadille est prétexte à rire, suivant un parcours fabuleux, au pays où l’accueil du voyageur et la gastronomie familiale est un art de vivre.

1° jour :
Le groupe se constitue progressivement sur le spot à Bivouac à Larche, à deux pas du gîte du Lauzanier. La nuit fut calme et le réveil ponctuel bien qu’arrosé par une brève pluie matinale. Mais le temps de déjeuner et les nuages disparaissent. Nous attaquons la première montée dans le vallon de Rouchouse où rapidement nous constatons qu’une mini pelleteuse a élargit l’ancien sentier pour en faire une piste de quad . Bah, ça nous permet de rouler mais ce n’est pas très esthétique. Après le gué les traces se perdent et le sentier refait surface. Un peu de P/P/P et nous débouchons sur le haut du vallon de Rouchouse où tout se roule jusqu’au Col de la Gipière . Descente rapide et c’est à nouveau du roulage vers le magnifique Lac de l’Orronaye puis le Col de Roburent. Du Col descente rapide (mais pas trop pour profiter de la vue ) sur le lac supérieur puis sur les lacs inférieurs. Avant les lacs inf. nous trouvons la sente bien marquée qui grimpe à travers un immense pierrier au Passo Peroni. Le roulage y est bref et c’est une succession de poussages et portages qui nous y porte. Il est midi et il est l’heure de sortir le Beaufort, le comté, la fougasse, le saucisson et … le litron de rouge que dédé se trimbalait depuis le matin ! . Rien de tel qu’un pique nique à 2500 m entre potes, avec du bon vin et de bons produits .

Mais on n’est pas là pour acheter du terrain car il reste encore une bonne partie du trajet et ce n’est pas la partie la plus cool qui arrive .

S’ensuit donc une traversée parfois gazeuse aux Passi delle Croce (occidentale et orientale) entrecoupée d’une visite « Sanfroicesque » du bivouac delle due valli , donnant accès à un cirque austère et minéral dans lequel une ancienne piste militaire reliait le Passo delle Croce à celui d’Oserot. Aujourd’hui la piste est enfouie sous de nombreux éboulements et après avoir perdu un peu d’altitude sur ce qu’il en reste (c’est guerre mieux qu’un mauvais sentier) c’est par un superbe sentier que nous rejoignons celui balisé qui monte depuis le fond de la vallée au Col Oserot (en rive droite). Les quelques 300 ou 400 m de portage qui s’annoncent vont faire mal , car entre l’épuisement de nos réserves d’eau et l’instabilité omniprésente du sentier qui s’efforce de grimper dans un immonde pierrier nous arrivons tous fourbus au Col Oserot . Nous abandonnons l’idée d’un A/R au lac homonyme pour attaquer immédiatement la courte remontée (intégralement cyclable) au Passo di Rocca Brancia. La suite est un mémorable tirage de bourre sur le sentier empierré (ce n’est plus une piste depuis longtemps) qui relie le Passo di Rocca Brancia au Passo della Gardetta . Au Col nous basculons finalement dans la vallée où nous attend notre gîte. La descente est superbe et la portion en gravette qui domine la vacherie la pimentera délicieusement…
Une brève portion de piste et le sentier hyper rapide reprend de plus belle entre les villages de Vivière, Prato Rotondo et finalement Chialvetta.

2° jour :
La nuit fut plus ou moins réparatrice et nous attaquons la montée sur la route à la déclivité typiquement italienne () , puis nous arrivons sur la piste qui monte au Colle Ciarbonet, et là c’est une surprise : la pente s’adoucit et le revêtement est super roulant ! Incroyable de rouler aussi facilement jusqu'aussi haut . La bascule se fait alors que de gros nuages s’amoncellent sur les sommets alentours. Le début est complètement ravagé (coulées de boue ou équivalent) et ce n’est qu’environ 100 m de D- sous le col, que le sentier devient roulant… enfin c’est vite dit, c’est du méchant T4 avec des pièges réguliers et mal placés (ded va casser son bash, les dérailleurs en prennent dans la quiche), le tout couronné de courtes remontées casse-pattes. Bref ce n’est pas une descente à mettre dans les anales …
Enfin la piste militaire est atteinte et nous la grimpons sur un bon rythme. Nous y croiserons les concurrents d’un trail local qui en finissent avec leur tour du secteur. Le vent s’est levé et pour l’instant il chasse les nuages… mais il nous refroidit pas mal aussi . Nous déjeunons aux Granges de Pausa et attaquons ensuite la dernière portion qui nous sépare du Col de Sautron. La montée y est efficace et la source Baciasse est idéalement placée pour remplir nos sacs à flotte déjà bien vides .

Petite halte au tout nouveau bivouac "Danilo Sartore" au toit rouge situé à 2440 m avant l'ultime grimpette jusqu'au Col de Sautron sous les encouragements de randonneurs admiratifs de nos efforts pour monter aussi haut nos vélos. Le temps que le groupe se reconstitue et le couple du W.E (Gillou et marcus) vont épingler un petit sommet qui jouxte le col de Sautron. La descente est parfaite et filera la banane à tout le monde (sauf la partie finale bien cassante… tellement cassante que la patte de dérailleur du Squalounet n’y résistera pas )…

Arrivé au gué, Squal cherche à se débiner mais en 30" nous l'avons persuadé de fournir un dernier effort pour aller « effeuiller » la marguerite… D’ailleurs, c’est bien plus sympa de finir un tour pareil par le sentier de la marguerite que par la pseudo piste de quad qui remplace à présent le sentier descendant à Larche .

Nous attaquons donc le dernier poussage, suivit par le dernier pédalage sur la piste rejointe et la dernière descente arrive . Quelques gouttes nous cueillent au départ mais pas de quoi gâcher cette ultime descente qui est vraiment majeure : orgie d’épingles suivie d’un freeride à fond les ballons sur les piste de ski de Larche (les trous de marmottes n’ont qu’à bien se tenir) fraichement coupées !

La zitoune nous attend aux camions avec de la binouze bien fraiche . Bref le W.E parfait (un de plus au compteur ) ! Le ciel peut à présent se déverser, rien ne viendra plus ternir ce sentiment de plénitude !

Merci les copains